Russie/Chine : Vers un nouvel ordre mondial ?

 » Ne surtout pas faire de rapprochement entre santé économique d’un état et performance des marchés. Il n’y a qu’a regarder la Chine (et la Russie) pour comprendre «  Bernard Aybran, directeur de la multigestion chez Invesco AM pour BFM Buisness

Le débat sur la prise de contrôle de la Crimée par la Russie bat actuellement son plein et on entend donc de tout et n’importe quoi. Difficile de faire le tri entre informations et désinformations (et propagande?). Bien qu’il soit logique pour un État de vouloir rassurer ses citoyens, cela peut aussi dé-servir ses intérêts.

Les sanctions prises par l’UE et les USA contre la Russie sont dérisoires et les Russes y ont donc logiquement répondus en proportion. Pour pouvoir comprendre la position de Poutine, il faut se mettre à la place du peuple Russe. Même pour Poutine « le dictateur », « l’homme de fer », justifier à son peuple une guerre entre la Russie et les pays de l’OTAN pour la domination énergétique n’est pas chose aisée. Il est donc important que celui-ci agisse avec parcimonie. En provoquant, mais avec une prise de risques calculée, il parie sur le recul de l’occident ou l’escalade du conflit. Dans les deux cas, la Russie y gagne, l’occident y perd.

« La Crimée est un territoire Russe » : Tenant ce discours (très discutable), il justifie son geste. Justification faite aux Russes, pas aux occidentaux. En montrant qu’il reste ouvert au dialogue malgré une position ferme, Poutine fait savoir à son peuple que ce n’est pas lui qui cherche à engager un processus de conflit armé aux portes de l’Europe. Son « tour de maitre » de ne pas faire porter les uniformes réglementaires à ses soldats, lui permet de s’affranchir auprès de son opignon publique d’une intervention militaire en Crimée, la faisant passer pour un soulèvement local. Le référendum est donc tout à fait légal aux yeux des Russes : La Crimée VEUT et DOIT être Russe.

Mais quels sont les intérêts économiques Russes en Crimée ? On cite les pipelines de gaz. Mais on ne pointe ici que les intérêts Européens, cela n’a que peu d’importance pour la Russie (L’UE est extremement dépendante de la Russie, pas l’inverse). Outre le besoin d’assurer sont contrôle militaire sur la mer noire (à proximité des pays du golfe…), ne serait-ce pas un moyen pour Poutine de fragiliser un peu plus l’UE au moment où la diminution de la production mondiale de pétrole déstabilise son économie ?

Ce faisant, Poutine envoi un message fort aux pays de l’ex URSS : L’Europe est affaiblie politiquement, économiquement et militairement et les USA hésitent à venir se frotter aux Russes pour les mêmes raisons, ne serait-ce pas le moment de reformer le bloc de l’Est pour profiter de la grande autonomie énergétique de la Russie (Avant que les russes passent, eux aussi, leur pic de production) ?

Si l’UE ne peut pas se passer de la Russie (Où et comment trouver une source d’approvisionnement de pétrole et de gaz en remplacement? D’autant que cette dépendance augmente d’années en années.), la Russie peut très bien se passer de l’UE : Les chinois et les indiens sont en mesure de leur fournir tous les produits manufacturiers dont ils ont besoin en échange d’une plus grande couverture énergétique de la part de la Russie, au détriment de l’Europe (Merci à la délocalisation des productions en Asie…)

On rappellera egalement qu’aujourd’hui l’UE et les USA ont des économies tournées vers le service (>70%), secteur bien moins producteur de richesse que l’industrie (service = les intermédiaires de l’industrie…). Les conséquences d’un arret des échanges avec la Russie auraient donc un impact considérable sur les économies occidentales, modéré sur l’économie Russe (important à court terme, bénéfique à moyen terme). Une récession forte en occident soulageant la tension sur le marché du pétrole (USA+UE consomment 50% du petrole produit à travers le monde…). Les chinois y trouveraient bien sur eux aussi leur compte.

A suivre…

Références :

http://www.challenges.fr/finance-et-marche/20131107.CHA6763/si-la-chine-accumule-les-lingots-d-or-c-est-pour-mieux-imposer-sa-monnaie-le-yuan.html

http://french.ruvr.ru/2014_03_19/La-cooperation-militaro-technique-entre-la-Chine-et-la-Russie-a-la-lumiere-de-la-crise-en-Ukraine-7788/

http://www.courrierinternational.com/article/2014/03/16/pourquoi-la-chine-a-son-mot-a-dire-sur-la-crimee

http://www.atlantico.fr/rdv/nettoyeur/crise-ukrainienne-comment-ignorance-economique-europe-empeche-tenir-tete-russie-pascal-emmanuel-gobry-1010881.html?page=0,0

http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/03/19/face-a-la-russie-decomplexee-la-diplomatie-sous-le-choc_4385921_3232.html

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/03/03/20002-20140303ARTFIG00189-l-economie-russe-devrait-resister-a-la-crise-en-ukraine.php

http://french.ruvr.ru/2014_03_19/La-cooperation-militaro-technique-entre-la-Chine-et-la-Russie-a-la-lumiere-de-la-crise-en-Ukraine-7788/

+ un peu de bon sens…

Les sables bitumineux du Canada : Pour quelques barils de plus…

L’histoire d’un désastre écologique à grande vitesse. Malgré un faible EROI rendant l’exploitation de ces gisements peu rentables extremement polluante, c’est devenu pour les pétroliers un mal nécessaire pour compenser la baisse de la production des gisements « conventionnels » à travers le monde (déplétion) et maintenir tant bien que mal l’économie à flots.

Une ruée folle vers l’or noir s’accélérant un peu plus chaque jour, pour quelques barils de plus… (France 2)

La transition énérgétique se fera t-elle au prix du charbon ?

Hier au pétrole, demain au charbon ?

Notre besoin croissant en énergie qui accompagne notre croissance économique, couplée à la raréfaction du pétrole, et à la perte de confiance dans l’énergie nucléaire (L’uranium étant également une ressource non-renouvelable), pousse de plus en plus de pays à renouer avec le charbon (Chine, USA, Allemagne, France etc…).

En effet, depuis plusieurs années, on assiste à la réouverture des mines et des centrales électriques du siècle passé. Avec l’aide du pétrole, l’extraction intensive de la houille devient d’autant plus simple et rentable économiquement, mais à quel prix pour nos poumons? Explications.

Excavatrice moderne à charbon (ciel ouvert)

Excavatrice moderne à charbon (ciel ouvert)

La question est ici de savoir si la société industrielle va régresser dans les années qui viennent au point de devoir repasser à l’énergie du XVIIIeme siècle mais avec la consommation du XXIeme… Une problématique qui fait suite au constat suivant : « Rien, absolument rien, ne peut aujourd’hui remplacer le pétrole ».

Rappelons d’abord quelques chiffres développés dans les différents chapitres de ce Blog.

A l’heure d’aujourd’hui :

  • 99,8 % du transport mondial fonctionne au pétrole. Il est actuellement irremplaçable dans ce domaine, gaz naturel à part (l’électrique n’étant pas une solution de remplacement à court terme et à grande échelle). Le transport consomme 60% de la production mondiale de pétrole ;
  • 70% de électricité mondiale est produite à partir d’énergies fossiles (Charbon/Gaz/pétrole). La production d’électricité consomme 10% de la production mondiale de pétrole ;
  • 99 % de l’industrie mondiale (tous secteurs confondus) consomme du pétrole de manière directe (matière première, électricité, chauffage…) ou indirecte (produits dérivés, plastiques, engrais, chimie, agroalimentaire, pesticides, matériaux etc..). L’industrie consomme 25% de la production mondiale de pétrole ;
  • Les 5% restants de la production mondiale de pétrole étant destinés à un usage domestique (chauffage) ;

De plus :

  • Le pétrole est associé à une main d’œuvre bon marché (Il est dit qu’un litre de pétrole correspond au travail de 150 hommes pendant 24h). Il a permis à la société industrielle d’accéder au confort et à la richesse, tout en n’ayant plus (et c’est discutable) à avoir recourt à l’esclavage pour cela.
  • Le charbon peut être liquéfié et transformé en pétrole mais au prix de rejets d’oxydes d’azote (NOx), de dioxyde de soufre (SO2) et de dioxyde de carbone (CO2) en abondance, ainsi que d’un bilan énergétique beaucoup plus faible.
  • La combustion directe du charbon rejette 2 à 3 fois plus d’équivalent CO2/kg que le pétrole (fonction de sa qualité) ;
  • Le charbon de qualité supérieure (« Bon » rendement énergétique, « Peu » de rejets) a déjà quasi-totalement été exploité au cours des siècles derniers. Il reste donc le charbon de qualité « moindre », beaucoup plus émetteur de CO2 et moins rentable énergétiquement…

Outre l’effet de serre et le réchauffement climatique engendré par ces rejets, c’est la qualité de l’air que l’on respire qui risque de rapidement se détériorer.

Involution de la teneur atmosphérique en CO2 (mesurée a Hawaï)

Évolution de la teneur atmosphérique en CO2 (mesurée a Hawaï)

Vous savez surement que la combustion d’une énergie fossile qui comprend X atomes de carbone (composé carboné qu’on notera pour simplifier CXH2X+2) peut s’écrire :

CXH2X+2   +   X O2  (Oxygène de l’air)  –>   X CO2 + (X+1) H2O   (+  X Energie)

Ou X et Energie dépendent du composé carboné (pétrole/gaz/charbon/bois…) et de sa qualité

BILAN : Notre appétence pour l’énergie nous pousse donc à transformer très rapidement l’oxygène de l’air (qui nous sert à respirer) en CO2 (toxique)… 

Le composé carboné est extrait de terre, brulé et rejeté dans l’atmosphère sous forme gazeuse (Rappel : Un solide ou un liquide devenant gazeux occupe un volume plus important à pression atmosphérique).

Conclusion : (logique) L’air que l’on respire se sature petit à petit en CO2, le rendant donc de moins en moins respirable. De plus, le CO2 est plus lourd que l’air : il descend donc et reste au sol (d’où les nuages de pollution en ville quand il n’y a pas de vent).

A court terme, ce phénomène est négligeable car le volume occupé par l’atmosphère est grand (dilution). Cependant, à moyen (hier) et long terme (demain), la quantité de CO2 émise (et qui augmente d’années en années avec la croissance mondiale) va poser des problèmes considérables pour notre santé générale et notre espérance de vie.

Remarque : Soyons un peu réalistes : L’électricité ne pourra pas faire avancer nos voitures (celles des Français, mais aussi des chinois et de tous les autres) à grande échelle et d’ici les 10 prochaines années. Et même si cela devenait technologiquement possible par un quelconque miracle, comment produire suffisamment d’électricité pour compenser sans voir pousser les centrales nucléaires un peu partout comme des champignons ?

A savoir : On a rejeté ces 30 dernières années autant de CO2 que les 70 années précédentes. A notre rythme actuel, couplé à la fin du pétrole, on rejettera la même quantité sur les 10 prochaines années… On note au passage que les objectifs du protocole de Kyoto n’ont été tenus par aucuns des signataires qui ont tous augmentés leurs émissions de manière significative, et ce, directement ou indirectement (On brule chez le voisin pour notre propre consommation…).

Centrale à charbon en allemagne

Centrale à charbon en Allemagne

Dans les années qui viennent, en utilisant le charbon de qualité moindre pour compenser la diminution de la production de pétrole, on va consommer l’oxygène de l’air de plus en plus vite tout en rejetant de plus en plus de CO2 dans l’atmosphère (à production d’énergie équivalente).

D’ici seulement 10 ans, l’air risque de devenir irrespirable, car nos poumons (et ceux de la plupart de mammifères constituant notre alimentation) n’auront pas le temps de s’adapter à de l’air plus pauvre en oxygène, sans parler des dérèglements climatiques associés…

"Smog" en pleine journée à Pékin (2013)

« Smog » en pleine journée à Pékin (2013)

Questions :

  • Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour conserver le confort offert par la civilisation industrielle ?
  • Notre façon de vivre est-elle appropriée à notre survie en tant qu’espèce humaine ?
  • Allons-nous persévérer sur cette voie jusqu’à notre extinction pure et simple, où allons-nous nous arrêter avant ? (et dans ce cas pourquoi ?)
  • L’homme sera-t-il donc capable de renouer spontanément avec ses origines, en étant moins matérialiste, en devenant plus proche de la nature et en adoptant un mode de vie plus simple? Personnellement, j’en doute fort.
  • Pouvons-nous et devons-nous considérer (vu de l’espace) que l’homme est un virus sur cette planète ?

(Un virus est une entité biologique nécessitant un hôte, dont il utilise les constituants pour se répliquer, conduisant fatalement à la mort de l’hôte, et par conséquence, de lui-même).

Demain c’est aujourd’hui.

Références :

http://www.wat.tv/video/transition-energetique-allemande-6gpex_2i0u7_.html

http://www.terraeco.net/Et-la-Chine-transforma-le-charbon,484.html

http://www.rfi.fr/emission/20120503-le-charbon-etats-unis-inonde-europe-prix-s-effondrent/

http://energie.sia-partners.com/20070223/le-charbon-rapide-etat-des-lieux-sur-la-deuxieme-source-denergie-mondiale/

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/03/18/selon-une-etude-la-nasa-prevoit-la-fin-de-la-civilisation/

Le Pic de production Pétrolière

Le pic pétrolier mondial (ou Pénurie mondiale de pétrole) est le fondement même de la crise économique, son origine. Certains attribuent la crise à la finance et n’ont pas totalement tort. Il s’avère que la crise financière est la conséquence du choc pétrolier, comme on le verra plus tard dans le chapitre consacré a la crise financière sur ce blog.

En voici donc les grandes lignes (Ces observations découlent du bon sens) :

  • 1) Effectivement, il reste encore énormément de pétrole dans le monde (environ la moitié des réserves initiales).
  • 2) Les réserves de pétrole de tous les pays du monde sont limitées (une réserve fini par se vider) ;
Principe du pic de production d’une ressource naturelle épuisable.

Principe du pic de production d’une ressource naturelle épuisable.

« La technologie n’augmente pas les réserves, la technologie vide le puits plus vite. » Jean Laherrère

  • 3) Avec le temps, la production d’un puits de pétrole finit inexorablement par décliner (déplétion). Une cinquantaine de pays producteurs, dont la France, ont d’ores et déjà passé leur pic en 2014. La production de pétrole de ces pays est donc en déclin ;
Prod-petrole-UK-Auzanneau

Production de pétrole en Angleterre. 1er Pic : Puits conventionnels/ 2eme Pic : Mer du Nord

  • 4) Le pétrole produit (qui sort du sol), est consommé quelques jours plus tard par l’économie mondiale (peu de stocks : production = consommation ) ;
production (= consommation) mondiale de pétrole depuis 1900

Production (= consommation) mondiale de pétrole depuis 1900

  • 5) La consommation mondiale de pétrole augmente fortement (de l’occident mais également des pays émergements, en particulier de l’Asie). La production de pétrole est étroitement liée à la croissance ;

« Demandez à un cadre dirigeant du monde pétrolier dans combien de temps les deux milliards d’Indiens et de Chinois vivront comme un Français actuel. Avant toute réponse, vous obtiendrez un grand éclat de rire. » Jean-Marc Jancovici

Consommation mondiale de pétrole (1973 : 1er choc pétrolier / 1980 : deuxième choc pétrolier)

Consommation mondiale de pétrole (1973 : 1er choc pétrolier / 1980 : deuxième choc pétrolier)

  • 6) La croissance des économies modernes est proportionnelle à leur consommation d’énergie.

« Le pétrole fait l’argent, pas l’inverse.»

Croissance mondiale (PIB) comparée à la consommation d'énergie et de pétrole

Taux de croissance annuel du PIB mondial (GDP=PIB) de la consommation d’énergie où de pétrole mondial

Le taux est calculé par rapport à l’année précédente. Pour le PIB, le taux de 8,5% en 1971 représente + 8,5 % par rapport à 1970, qui était de + 8% par rapport à 1969 etc… Il est important de se rappeler qu’il représente l’ensemble des pays du monde.

Évolution du cours du pétrole au cours du temps (En dollars courants)

Évolution du cours du pétrole au cours du temps (1970-2011 / En dollars courants)

  • 8) La production de pétrole des puits « conventionnels » du monde entier ne croit plus depuis 2006 (Passage du Pic de production pétrolière des puits « conventionnels », source AIE) ;
Consommation de pétrole/ Consommation totale d’énergie (Europe)

Consommation de pétrole/ Consommation totale d’énergie (Europe, avant la crise de 2006)

  • 9) Les signes sont là : depuis 2006, on exploite des gisements plus « sales » et beaucoup moins productifs (schistes, pétroles lourds, sables bitumineux…), découverts depuis longtemps ;
Evolution du prix du baril de petrole depuis 2003 (en dollars)

Évolution du prix du baril de pétrole 2003-2014 (en dollars)

  • 10) Inexorablement, la consommation devra s’adapter à une production qui baisse. Nous finirons donc par exploiter le gaz et le pétrole de schiste en France ;
Évolution de la production d'un gisement de schiste au cours du temps (en années)

Évolution de la production d’un gisement de schiste au cours du temps (en années)

A savoir:  En 2011, 70% de l’électricité mondiale était produite à partir de pétrole, charbon ou gaz selon l’AIE (Alors que seulement 10% du pétrole extrait est destiné à produire de l’électricité…).

Cours de l'uranium, 1980-2012 (en $, Pics en 2007 et 2008)

Cours de l’uranium, 1980-2012 (en $, Pics en 2007 et 2008)

« Si on n’augmente pas le prix de l’énergie, on se dirige tout droit vers une dictature. » Marcel Boiteux, directeur d’EDF de 1967 à 1987.

En fait,60% du pétrole produit est utilisé dans les transports qui ne fonctionnent … qu’au pétrole ! (99,8%)

En réalité, la crise économique est avant tout une crise énergétique !

Les questions qui résultent de ces observations sont donc :

  • A partir de quel moment nos économies ne pourront-elles plus supporter le poids d’un pétrole de plus en plus cher ? (Voir : crise financière)
  • Quels pays arrêterons de consommer (pour que les autres puissent continuer) et pourquoi ?
Consommation de pétrole par habitant dans les pays européens en crise énergétique

Consommation de pétrole par habitant et par an dans les pays européens les plus touchés par la crise énergétique

  • Dans un monde ou les armées n’ont jamais été aussi puissantes, quelles en seront les conséquences ?

Plus d’informations ?

« Comprendre le pic pétrolier » sur le blog de Benoit Thévard (ingénieur indépendant)

« Le futur Pic pétrolier » Sur le blog de JM JANCOVICI (Polytechnicien et expert en énergie)

Vous trouverez également des vidéos sur le sujet dans l’onglet Liens

Guerres de ressources

Depuis la nuit des temps, les guerres ont marqué l’Histoire de l’homme avec son sang. Malgré énormément d’interprétation diverses et variées sur leurs origines, le fait est qu’elles sont souvent menées pour le contrôle des ressources naturelles (guerres de territoires).

Il ne faut pas voir dans une guerre un besoin (ou instinct) des puissants a se battre par plaisir. Personne ne déclare la guerre sans penser en tirer un avantage. Pourquoi aller se battre à l’autre bout du monde si on a tout a y perdre ?

Depuis la révolution industrielle, et plus particulièrement depuis le premier choc pétrolier de 1971 (voir Histoire de l’énergie sur ce blog), les pays occidentaux ont démontrés qu’ils étaient prêts à faire la guerre pour les ressources naturelles, et en particulier pour le pétrole. Ces guerres ont commencés en 1939 et continuent aujourd’hui :

* Chiffres 2011, pouvaient être différents a l’époque des faits.

Puits de pétrole en feu - Guerre du Koweït

Puits de pétrole en feu – Guerre du Koweït

Il est évident que la guerre de ressources reste une solution temporaire, et qu’elle ne peut se substituer a une meilleure gestion des dépenses énergétiques.

Cruel sera le reveil : Le choc pétrolier (ARTE)

“La face cachée du pétrole” (Patrick Barbéris) adapté du livre d’Éric Laurent, montre que “l’or noir” aura été le moteur de l’histoire du XXè siècle et de ce début de XXIè siècle. Des premiers forages de Rockefeller en 1860 jusqu’à la guerre en Irak, en passant par la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide et le choc pétrolier de 1973, toute l’histoire géopolitique est intrinsèquement liée à l’or noir.

1ère partie: Le partage du monde
La première partie du documentaire montre la volonté d’hégémonie des grandes compagnies pétrolières mondiales et leurs ententes commerciales illégales. Dès 1928, dix-sept ans avant Yalta, les dirigeants des compagnies pétrolières se partageaient le monde au terme d’un accord dont les termes resteront cachés jusqu’en 1952. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les compagnies américaines n’ont pas hésité à fournir en pétrole les nazis sans que l’Etat fédéral américain ne les accuse jamais de haute trahison. Business is business.

Deuxième partie : http://www.dailymotion.com/video/xewm92